Lucio Bukowski
Chronos
[Paroles de "Chronos"]

[Couplet unique]
Faucon pèlerin dans le ciel noir, musique de chambre sous le peignoir
J'avance dans l'aube, c'est de la soie, octosyllabe dans le hachoir
La ville a changé, je m'y dissous, plus de douceur, coup de grisou
Corps enterré dans le bruit sourd, plus de caramel à dix sous
Baiser sur le front n'est que souvenir, règne du rien dans le soupir
J'ai poussé ici, près des flottilles, spectre émergent par l'écoutille
Pain imprégné dans la soupière, photos de moi dans la poussière
Disons qu'j'ai pris de la bouteille, chat souriant sur la gouttière
Voir différemment quand tout s'agite, j'connais de bons tours de magie
Tous inutiles dans la machine, chanson paillarde dans le tragique
Fleurs artificielles dans un hall désert, éclats de rires sur l'épaule des pères
M'isole dans la foule comme le cancer, tout était dit dans le premier vers
Journée se répète en logorrhée (eh), rien à cirer de la Corée (eh)
Ils rêvent de vitesse, j'veux la durée (eh) ; comme Henri Matisse, j'viens épurer (eh)
J'ai cru échapper à la logique, le blanc dans me ch'veux me fait cogit'
Refais le point façon Seurat, le petit grandit, ça rend serein
Joue dans les règles et j'avance le roi, bloque la pendule jusqu'à l'aurore
Qui s'croit élu sera vite damné dans le labyrinthe de cette ville damier
J'attends le boomerang que j'ai projeté à l'âge de neuf ans sur le terrain vague
Les années qui passent sont des croche-pieds, chacun cultive sa terre arable
La jeunesse menteuse se dérobe (eh), y'a des comptes à rebours sous les jupes (ouais)
Ils ont beau se prendre pour des rocs (pour des rocs), Chronos fait ses pompes tous les jours (tous les jours)
La jeunesse menteuse se dérobe (se dérobe), y'a des comptes à rebours sous les jupes (sous les jupes)
Ils ont beau se prendre pour des rocs (pour des rocs), Chronos fait ses pompes tous les jours (Chronos fait ses pompes tous les jours)