O.P.A.K. (Collectif)
Plus jamais les mêmes
[Intro : Masta Pi & L’Ab2c]
Comment veux-tu rester droit dans cette vie
Quand essayer d’baiser l’autre est un sport de porc pratiqué par trop d’gens ?
Ouais c’est vrai ça
Comment rester intègre sachant qu’à la première occase
Un bête gars te doublera, dans ce monde être franc
Ne paie pas
Comment rester courtois, compréhensif ?
Alors qu’une lame sortie de la poche d’un gosse fait basculer des destins
En définitif
Comment veux-tu ne pas changer, rester le même enfant naïf
Te laisser bouffer par les chacals qui autour de toi s’activent ?

[Couplet 1 : Masta Pi]
Alors on s’endurcit
On s’dit que pour y arriver, faut changer d’optique
Passer du clair au sombre dans cette chienne de vie
J’en perds mes mots, efface les rivaux, élimine les faux, faut
Faire un tri dans la vie, trop de rencontres sont de mau-
Vaises fréquentations, les bonnes sont rares
Ça en devient grave, de nos jours
Les p’tits ne jouent plus au foot mais avec des flingues et crèvent
Acte banal écouté, vu ou lu dans le journal
Ces dernières années, ça va crescendo de pire en mal
Chaque ainé à son paquet d’merde à produire
Ce qui produit en nous des changements irréversibles
Gars, faut t’le dire
On change constamment, plus jamais les mêmes, nan
Évoluant perpétuellement, la vie est ainsi faite, grand
[Refrain : Scylla]
On était innocent, tous
Titan, puissant puisque que tout était encore flou
Ce temps, souvent les nuits me le rendent couz’
Et chaque matin en devient épuisant
J’ai vu mes rêves bouger sur un champ d’mines
Sans déc’ man, ça m’a bousillé la vision
En oublier la belle vie et puis l’ciel, nan
On sera plus jamais les mêmes, fils

[Couplet 2 : Scylla]
On m’avait promis l’monde, mais rien n’fut
J’ai rien reçu et rien n’fut effacé
Mon phrasé s’est perdu dans un talus sombre
[Et sans suie], j’suis toujours plus escarpés
L’aspect physique, marqué dans l’bus
Mais frustré, j’ruse pour m’évader dans ma fusée
J’plane dans ma solitude
On m’a parlé d’amour mec mais il a fusillé ma fierté
Dès lors, j’ai lutté dans l’tonnerre
Et cette terne tournure a fait de moi un ténor
D’or est ma tanière et funèbre stonard
À force de fumer l’calumet avec les ténèbres
Comment être pur dans un ciel d‘argent ?
J’ai atterri en terres damnées sur un taudis ardent
Été enfant, j’ai pas eu l’feeling man
La vie et moi on s’est parlé en langage des signes
Et là, elle m’a promis l’infini
J’ai vu qu’une courte route et l’départ y est cynique
Le mal a collé mon espoir pour un dernier swing
Même ma mère aujourd’hui chante ce triste hymne
[Couplet 3 : Karib]
J’me revois gosse, innocent dans c’monde colossal
En train d’jouer au foot avec un polo sale
C’était l’époque où fort était mon mental
L’époque où fallait beaucoup pour que j’me pose des questions vitales
Mais les temps changent
C’est étrange tout c’qui s’mélange
Tout c’qui range dans la tête vers l’âge d’l’adolescence
On observe le monde et on est blousé par l’intolérance
Par le manque de justice dans les sentences
On prend conscience que la nature humaine est pourrie
Du coup, on fume des joints et on boit tous, à pourrir un peu
Parce qu’on a peu d’repères et bien sûr peu à peu on s’perd
On s’enfonce dans la défonce et puis c’est pour le sport qu’on fonce
Mais bien à la fin, on s’renfonce dans la déf’
À cet âge-là, c’est que la vie nous a offert comme fief
C’est triste mais on évolue comme les reliefs
On s’érode, usé par tous ces modes de vies incommodes
Avec le temps, tous les idéaux s’dégradent
Et tous les gens ne s’accommodent pas toujours de toutes ces choses qui partent
Et qui font que leur vie change, que leur envie flanche
Ça fait longtemps que les miennes ont changés

[Refrain : Scylla]

[Couplet 4 : L’Ab2c]
J’espérais tant les poches remplies d’or
Et boire de l’eau bénite mais elle pue l’chlore
Et même si au départ, tout paraissait clair
Le tonnerre et l’éclair ont séparé l’air pur qui disparait
Et on prend l’apparence d’un air dur
Il faudrait que je me modère mais j’pense à ma mater
Même si elle m’adore, elle a eu tort dans ses dires
Et quand elle s’endort, elle a perdu le confort
Consumé comme une clope dans un cendar
Passant mon temps sans parent dans
En me passant du réconfort, j’ai titubé comme une amphore
Depuis l’enfance, j’ai tant voulu trouver du renfort
Depuis mes premiers p.a.s. collé au CPAS et puis aux A.S
Et à l’école, j’ai pas toujours été un a.s
Accompagné par cette maladresse, j’ai voulu la paix avec moi-même
Et la paix aux âmes perdues que j’aime
Que dieu les ramène à la clarté du paradis
En terminant par Amen
[Refrain : Scylla]