Sheldon
Couleurs
[Couplet 1]
A l’approche de la croche, ma gorge balance ces mots
Et je m’accroche sous ce ciel mauve
Y a pas de scénario, pas d’imprésario
Allume le brasero, l'ambiance en stéréo
Après ça rit aux éclats, diamant de Sierra Leone
Dans l’instrumentale, attends que ça pète comme à Fukushima
Poto je vis ça avec la rage dans les crocs, voilà les chroniques nécros
Sur des rythmes allegros
Allez gros, 02h37, les mots s’emmêlent, j’veux vivre sans zèle
Mais pas sans me battre, Icare sans ailes
J’divague sans cesse car ce qui marche rend bête
Mais tout le monde s’en cogne comme au crash test
Rien que ça tamponne et signe des tas de chèques
C’est la partie immergée de l’iceberg
En scred comme Heisenberg mais loin comme Spielberg
Ouais retiens l’acronyme, J.I.N.S.E.I
Pas de fautes anodines, j’veux y laisser ceci
Quand je trouve pas les mots, le beat ouvre les tiroirs
Y trouve de l’ivoire, des histoires, un miroir
Des nuits noires, des mémoires
J’veux y voir dans le brouillard, y en a marre des mirages
Des visages dénués de joie, donc je travaille à ma tâche
C’est le partage ici-bas, pas de parka sous le nuage
Un cadrage sans image
[Pré-refrain]
Tel un simple peintre, j’esquisse cette toile de fond
Sous un toit de tôle
Mes rimes comme le pétale d’une tulipe ou d’une rose
J’compare aux fleurs car il y a du pollen dans mes proses

[Refrain]
Juste ce qui me passe par l’esprit
C’est ma thérapie
On me dit « t’es rapide »
Mais moi je veux prendre le temps de vivre
Mais comment être libre ?
Je cherche la réponse dans les livres
Ou bien ivre

[Couplet 2]
Des pièces de cuivre dans les poches
Un spartiate m’appelle et je décroche
On se pose sur une souche
Mais chut tais-toi toi, profite de l’instant
Avant la chute du toit, car c’est inéluctable
L’or est bien né du diable, mes proses sont bien étudiables
Dans la justesse comme le son du diapason
Si y a pas de sol, faut qu’on s’envole comme des colombes
Car ce qu’on récolte, c’n'est que des bombes
Comme la loi du plus fort dans la cour d’école
Le monde est bâti comme ça
Quand est-ce que les cerveaux décollent ?
Mais nan, le monde est bâti comme ça
Faut croire, tout le monde porte des masques
Donc on se dévisage
Ils veulent planter le clou, je suis dans le dévissage
Les lanternes éclairent nos faciès d’une lumière de confessionnal
Me perdre en moi-même ? Disons que j’évite ça
Ouais je mérite grave, car crois-moi
Dans la salle du temps, les tueries sonores
Se créent toutes les secondes, et c’est con
Mais même si on s’égare poto
Nos trajectoires resteront sécantes
On laissera pas nos cœurs en syncope
[Pré-refrain]

[Refrain]