Françoise Hardy
Normandia
Des adieux à la chaîne
Des messages où l’on ment
L’eau salée de la grève
Fait rougir l’océan

Le temps fait machine arrière
Dans son dos, le printemps
Coule la langue amère
Apprise aux filles sur les bancs
Où l’on aime, marche ou crève

Oh, pleure, mon cœur imbécile
Les lettres ouvertes du temps
Cueille, mon cœur, dans ces lignes
Les fleurs fanées dans les blancs

Oh, pleure, mon cœur imbécile
Je t’écris avec l’herbe et le vent
Et quand la mort nous dessine
C’est avec l’encre bleue des amants

Je redonne à la mer
Nos visages d’enfant
Dans nos éclats de verre
Vient mourir l’océan
Où l’on aime, marche ou crève
Pleure, mon cœur imbécile
Les lettres ouvertes du temps
Oh, cueille, mon cœur, dans ces lignes
Les fleurs fanées dans les blancs

Alors cours, mon cœur imbécile
Je garde les nuages rouge sang
Et quand la mort nous dessine
C’est avec l’encre bleue des amants

Alors cours, mon cœur en exil
Alors cours, mon cœur en exil
Alors cours, mon cœur en exil