Yves Montand
Mon Frère
Comme le scorpion, mon frère
Tu es, tu es comme le scorpion dans une nuit d'épouvante
Comme le moineau, mon frère
Tu es comme le moineau dans ses menues inquiétudes
Comme la moule, mon frère
Tu es comme la moule
Enfermé et tranquille
Ah ! Tu es terrible, mon frère
Comme la bouche d'un volcan éteint
Et tu n'es pas un hélas
Tu n'es pas cinq
Tu es des millions
Tu es comme le mouton, mon frère

Quand le bourreau habillé de ta peau
Quand le bourreau lève son bâton
Tu te hâtes de rentrer dans le troupeau
Et tu vas a l'abattoir
En courant presque fier

Tu es la plus drôle des créatures en somme
Plus drôle que le poisson qui vit dans la mer
Sans savoir la mer
Et s'il y a tant de misère sur Terre
C'est grâce à toi, mon frère
Si nous somme tiraillés, épuisés
Si nous sommes écorchés jusqu'au sang
Pressés comme la grappe pour donner notre pain
Irai-je jusqu'à dire que c'est de ta faute ?
Oh non !
Non, mais tu y es pour beaucoup, mon frère