Gabriel Fauré
Madrigal, Op. 35
Inhumaines qui, sans merci
Vous raillez de notre souci
Aimez quand on vous aime, aimez quand on vous aime

Ingrats qui ne vous doutez pas
Des rêves éclos sur vos pas
Aimez quand on vous aime, aimez quand on vous aime

Sachez ô cruelles beautés
Que les jours d'aimer sont comptés
Aimez quand on vous aime, aimez quand on vous aime

Sachez, amoureux inconstants
Que le bien d'aimer n'a qu'un temps!
Aimez quand on vous aime, aimez quand on vous aime

Un même destin nous poursuit
Et notre folie est la même
Aimez quand on vous aime, aimez quand on vous aime

C'est celle de fuir qui nous aime
C'est celle d'aimer qui nous fuit
Aimez quand on vous aime, aimez quand on vous aime