Les Cowboys Fringants
Ruelle Laurier
J'ai vu le jour sans faire exprès, y'a environ vingt ans de d'ça
Ma mère me trouvait laid, mon père, lui, était jamais là
J'ai eu une enfance heureuse entre les bouteilles de whisky
Et les valiums si précieuses achetées à rabais dans' pharmacie
J'avais pas beaucoup d'amis, j'déménageais trop souvent
J'ai grandi sans faire de bruit pour pas emmerder mes parents
Mon père était un homme fier, y voulait pas que ma mère soit forte
Pour qu'ça marche à sa manière, y'a passait au travers d'la porte
J'ai rêvé plus d'une fois d'être fort, d'être grand comme une maison
Pour le lever d'un seul bras, l'brisant en deux su'a table du salon
Ma mère vivait ça tranquillement en faisant semblant de l'aimer
Angoissée tout en sachant qu'y allait revenir pour son péché
Elle fermait les yeux doucement pendant qu'y a prenait par les cheveux
Y a faisait mettre à genoux devant le divan pour assouvir ses instincts vicieux
Mercredi soir après le hockey, j'va attendre mon père chez l'vieux Dugas
Quand y va prendre la ruelle Laurier, va m'arranger pour qu'y en sorte pas