Vincent Delerm
Louise and Thelma (Version Française)
[Intro]
On me voit
On me voit

[Couplet 1]
On me voit dans des compartiments, des trains à l'infini
La tête penchée et rattrapant la nuit
Les choses apparaissent, disparaissent et n'reviendront pas
Un pavillon, une rue, une piscine en plastique bleu comme ça
Et en arrivant sur le quai c'est juillet, c'est Marseille
Le soleil est blanc, et la peau colle sous les vêtements
On me voit

[Couplet 2]
Dans dеs appartements
Dans des soiréеs fenêtres ouvertes au vent
Couloir d'entrée, et contre le mur se plaquer
Atteindre la pièce à côté
Parler à une fille, parler trop fort
Elle répondra une phrase que j'n'entendrai pas
Elle redira la phrase en se penchant vers moi
En penchant tout son corps et ce serait tellement simple
De se parler en fin d'après-midi derrière le port
Derrière le port
On me voit
[Couplet 3]
On me voit sur une aire d'autoroute
Devant la machine à café
Le distributeur automatique
Et j'ai roulé tellement, alors les bras en l'air, les étirements
Pour ressembler à une idée que j'm'étais faite il y a longtemps
Sur la route l'asphalte est bouillant
Alors l'image tremble devant et ça ressemble à tous ces plans
À tous ces films que je voyais à dix-sept ans
Il y a encore un trajet à faire
Il y aura la nuit en arrivant là-bas
Et j'espère encore que ça ressemblera
À Jim Jarmush, ou bien à Louise et Thelma
Ou bien à Louise et Thelma
On me voit
On me voit

[Couplet 4]
On me voit avançant sur des rochers
Faisant comme si c'était encore l'été
Tous les gens sont partis, les bronzages disparaissent à Paris
On me voit rester par ici
Ici on me connaît, on sait qu'j'ai un bateau par là
Un bateau par là
Sur des rochers on me voit
On m'a vu les cheveux trempés dans cette rue
A l'époque où j'attendais en bas
Où j'espérais cette histoire-là
J'attendais des heures chaque fois
Et parfois sans savoir pourquoi, elle venait, elle m'embrassait
On s'en allait dans la nuit, et parfois elle changeait d'avis
Alors parfois on m'a vu
Les cheveux trempés dans sa rue
[Couplet 5]
On n'me voit pas
Dans cette chambre derrière les volets la journée qui avance
Et j'écris la danse depuis toujours
Comme ces dimanches adolescents
Quand tout le monde allait faire un tour
Vers la forêt, vers les étangs
Et je restais toujours dedans
Moi je restais
Mes synthétiseurs japonais
Et aujourd'hui, vingt ans après, je reste encore
Quand tout l'monde est parti dehors
Et c'est juste à cet instant-là
Qu'on ne me voit pas

[Riff]
Dum, dum, dum, dum, da-da-da
Dum, dum, dum, da-da-da
Dum, dum, dum, da-da-da
Dum, dum, qu'on n'me voit pas
Da-da-da