Plume Latraverse
Le noctambule égaré
J'suis un noctambule égaré dans les longueurs d’une journée
Je passe des après-midi comme si c'tait des après-minuit
J'pense aux nuits blanches, aux jours foncés
Gardien de nuit de mes pensées
J’suis perdu dans le fond d'mes rues
En pleine lumière, j'me r'connais p'us

J'suis un noctambule égaré au pays des grandes clartés
Qui, parfois, me fatiguent les yeux avec leurs clinquants facétieux
Moi qui aimais le clair obscur, j'me débats entre mes quatre murs
Tiens, le jour est déjà parti... qu'est-c’ça m’donn'rait d’pas faire comme lui?

J'me blase, j'me blouse ou ben j'me pâme
En prenant le pouls de mon âme
L’appel du vide me fait coucou
Pour s'auto-détruire coup sur coup

J'suis un noctambule égaré loin de ses zones d'ombre préférées
Loin de ses p'tits sous-bois douteux aux contrebandiers lumineux
De ces sentiers sans éclairage qui ainsi ne portent pas ombrage
En soulignant les côtés sombres qui font qu'on a peur de son ombre

J'suis un noctambule égaré qui cherche le coin non-éclairé
Qui l'a vu naître à contre-jour par un obscur trou noir d'amour
Errant dans l'inobscurité comme un hobo s'a voie lactée
Avec du "jarret donc pas dû!" dans la salle des pas perdus
J'suis un noctambule égaré dans une impasse illuminée
(cul d'sac doré)