Dooz Kawa
Monument
[Couplet 1 : Dooz Kawa]

Ok, KO

J’suis au service de Lord Palpatine
J’viens d'là où les chattes ne sont pas câlines
Et aucune d'elles ne vient m'embrasser
Avec ma salive alcaline

J'étais en souffrance à l'école
À part dans les matières à risque
Et puis malgré les heures de colle
Les punitions les cicatrices

Le respect par la soumission
Les héritages colonialistes
Récompensent la docilité
Et les propagandes monothéistes

Qui brisent des enfants ingénieux
Dans des écoles pseudo laïques
Des monuments c'est tout ce qu'on est
Et j'attends pas d'émolument

Mais du bonheur à ceux qu’j’connais
On fait du rap monumental
On veut pas que les médias en parlent
En s'en emparent comme Konbini
Les chiens de garde, ne doutez jamais que j’vous emmerde
A la place de mes grands verbes
Roméo Elvis et Angèle
Qui nourrissent déjà vos manges merde

J'ai peut-être pas gagné le match
Car je médite à terre assis
Et j’construis l'historique qui marque
Comme Zidane sur Materazzi

Ma thérapie des monuments en pierre de lune
Qui engendrent des marrées de gens étranges
Voici la dernière plume
Du dernier rossignol de France


[Couplet 2 : Swift Guad]

J’suis un monument comme la tour Eiffel
J’suis un colosse aux pieds d'argile
Des fois j’penche comme la tour de Pise
J’me dirige tout droit vers l'asile

On m'a laissé à l'abandon
On a détruit mes fondations
Mon statut c'est d'être en chantier
Je n'ressens pas cette compassion
N'as tu pas vu que je suis fissuré
Qu’j’ai peut être besoin d’rénovations
J’suis ruiné comme un temple grecque
Paysage plein d’désolation

J'ai pas besoin d’légion d'honneur
J'aurai aucune décoration
Que des points d'interrogation
Avec des dernières sommations

Moi j’voulais du marbre de Carrare
Ou bien au moins d’la pierre de taille
J’n’ai eu que du béton armé
De moisissures j’suis vert de rage

Je me dégrade comme les pyramides
Moi je ressemblais au Taj Mahal
Encore plus noir que Pompéi
Encore plus gris qu'une base navale

J'ai perdu ma lumière j'suis
Un peu comme le phare d'Alexandrie
J’me suis réduis en cendres
Et même plutôt je me suis anéanti

J'étais un gars lunaire
Pas excentrique quand la plupart te chine
Dans ma tour de Babel
C’est moins solide que la muraille de Chine

[Couplet 3 : Euphonik]

Mensonges et obscurité
Leur vérité on y croit plus
Leur nouveau monde n'est qu'une promesse
La liberté n'est qu'une statue

Y’a comme une odeur de plomb
Pour bâtir un futur
Dire que nous voulions des ponts
Là où ces cons ont mis des murs

Le tonnerre gronde sous mon ombrelle
J'ai vomi tout espoir
J'observe le monde et son nombril
Dans le palais des miroirs

Au fond si tout s'effondre
Mon cœur mon soleil sombre
Éternelle tu restera ma belle
Ma seule merveille du monde

Malgré les tempêtes on tiendra
On s'en ira sur des griffons
On tiendra tête on reviendra
Même dans l’œil du typhon

Tu sais, quand je cesse de lutter
J'ai l'âme la plus sereine
Mais parfois j'me sens comme Eren
J’ai juste envie de tous les buter

Au fond t'as pas d'valeurs
Joue pas les durs les p'tites teignes
Je mets les pendules à l'heure
Quand les rappeurs se prennent pour Big Ben

Allez viens sur mon dos
Si tu veux voire le monde en grand
On prend personne de haut
Quand on est d’jà un monument


[Couplet 4 : Davodka]

Ça fait des années que je reste de marbre
Mais mon tas de pierre à l'air si triste
Et l'alcoolisme de mon architecte
Rajoute une pierre à l'édifice

J'évite de flamber comme Notre Dame
J'ai peur d'finir en cendres
Mais j'ai l’sacré cœur qui palpite
Alimenté par les artères d'une ville en sang

J’veux traverser les âges
J'aime l’intérêt que l'on porte à mon art
Du haut de ma flèche je me fous du triomphe
Car j'ai plus d'une corde à mon arc

J'ai subi les guerres de cette race
Qui n'évolue que par des drames
Si seulement l'humain pouvait résonner
Comme l’intérieur des cathédrales

Je ne bougerai pas car c'est sur cette Terre
Qu'mon histoire s'est fondée
Ils échafaudent des plans
Dans l’espoir de me voir m'effondrer

Mais j'suis un moment
Vous n'êtes que des fourmis de passages
Mon architecte à bien fais d'me sculpter
Ce sourire de façade

Ils prônent tous l'unité
Mais je ne ressens que du rejet d’prime à bord
Je les admire se diviser
Entre églises, temples, mosquées, synagogues

Vous semez la haine sur le terrain d’entente
Où s’construira l'avenir
Mais le cœur de pierre de votre fort intérieur
Vous a mené à la ruine