Fayçal
Presqu’île

[Couplet unique]
Plus qu'un bras de terre qui nous retient à trop porter le poids d'en face
Des liens auxquels je tiens, tant d'autres qui s'effacent
En surface un calme plat, des états d'âme en repeat
Au fond des flammes crépitent, entre déclin et coup d'éclat
Clin d'oeil aux bons qui l'ont visité
Ceux pour qui sans hésiter je reste enclin au deuil
Ceux partis, pas ceux qui l'ont quitté
Sauf si c'était dans l'équité ou que tes yeux en ont pâti
Depuis j'ai bâti un abri, en silence
Sur des débris de méfiance, d'adolescence
Et plein de défiance, n'en descend que quand les vivres s'amenuisent
Indécent, vos gens ivres de gloire me nuisent
Des mers à boire, des soirs à s'éviter
Mais quand tout foire à inviter tous mes enfoirés à y croire
A graviter, près d'un feu, d'un calumet, presqu'en paix
A couper des poires en deux entre brume et brouillard épais
Tout se dissipe, j'agence les viseurs
Cultive quelques principes, conserve la vengeance au freezer
A.U.X., O.T.S., diseur de mots sans mégaphone
Briseur de rêves dans cette faune, loin du Styx, des hôtesses, des mégapoles
Etrange dérangé, ne pèche pas pour manger, ni ne change le fusil d'épaule
Marche la tête haute, porte des vestes irréversibles
Insubmersible quand les rageurs crachent sur les côtes
Sur eux mon majeur, pour les autres : vous vois de mon îlot
Et vous envoie mes solos, comme des pigeons voyageurs
Bref, dès qu'il fait moins mauvais dehors on s'capte
Ni sauvé, ni mort, intact, sur mon fief, ma presqu'île