Furax Barbarossa
A l’opposé de chez moi
[Intro]
J'te jure mon rap passera les barbelés et les tranchées
Et tu pourras plus dire que toi et moi restons des étrangers

[Couplet 1: Furax]
Je suis parti comme on sort du ballon
La dalle de sexe, ça parle d'essais
J’entame ce seize, ne sens tu pas l'ombre ?
Un riche ne mange qu'avec les siens XXX
J'ai compris ça en marchant dans les pas d'un chien d'gaza
À l'opposé, on prend des coups à force de trop causer
Où t'as vu qu'un ange se coupe ses propres ailes pour te les proposer ?
Là-bas se côtoient sourir et malheur, faut de tout
Chaque homme, femme à une valeur la leur vaut le double
Cherche pas, cherche plus là bas c'est Dakar
J'y ai laissé mes sapes mes pulls, si là, c'est ta carte
Les leurs sont des huit étroits grand c'est la même
Les chemins de la vie deviennent vites étroits quand c'est la merde
Humilié à la douane check rossé par la guardia
J'ai pleuré pour l'amitié et rit face à la croix, l'diable
De l'autre coté d'la terre, j'savais ça parle chinois mais
J'voulais voir le monde, la misère j'l'avais en bas de chez moi mec

[Couplet 2: L'oncle Tom]
Quand le rap tous mon boycotté ta rime j'm'évade de la
Parce qu'on rêve tous de l'autre coté d'la rive et d'prendre le large
A s'rendre barjot de Toulouse à Garges
Quelque soit la marge emboîte la marche on garde l'air marrant tant que la barre chauffe
Chaque chose en son temps, là c'est celui d'se barrer
Vu qu'ici y a plus de disciples ou sinon sept sur huit sont pareils
Parait qu'les contrées sont grandes la où le soleil se lève
Au final quand j'me sens minable, je rêve pour qu'mon sommeil s'élève
Mais la chute est brutale, laissez moi m'tailler là bas
Noyer la base de chaudes larmes mes espoirs s'feront buter plus tard, ma gueule
Du nord au sud la bonne voie c'est c'que l'on recherche
À l'opposé de chez moi les morts aux stups rappellent combien le bonheur est cher
J'plane tel un condor sur la cordillère des Andes
Pour oublier qu'pendant qu'on dort des corps de corbillards descendent
Alors j'remets l'track en boucle, oui on l'a peut être omis
Que le futur mène chacun d'nous vers sa terre promise
[Couplet 3: 10vers]
J'ai grandi entre fantômes et schizophrènes
Besoin de violence dans mes écrits comme un besoin d'plomber ces prix nobels
J'ai tenté l'démon planté l'décor et puis tracé ma route sans vraiment compter les kilomètres
Chez moi, j'y suis allé jusqu'aux abysses pour en voir le fond
Seul ou en équipe, on a pleuré plus qu'on a rit
Voir le monde car à l'opposé d'chez moi c'est beaucoup plus trash
Tu peux le voir sur le visage de Vice quand il parle de Koh Samui
J'parle pour mes congénères
Ceux qui vendraient mère et père pour voir du pays enfermés dans un soute ou un container
De l'autre côté d'chez moi, c'est pas la même c'est sûr
J'l'ai bien compris ce jour d'avril sur le Pont Faidherbe
À m'faire les dents sur l'asphalte oranaise
La poisse au travers d'la gorge, j'te résume la vision d'un lascars au rabais
J'referais le monde une fois d'plus avec les mêmes à Genève
Dans une cité ardente car chez nous toutes les routes mènent à Liège

[Couplet 4: L'Hexaler]
Ce qui s'ressemblent s’entre-tuent, les opposés s'attirent
Les mains vides devant le char et de l'autre côté, ça tire
Quand même la vie de famille peut engendrer des larmes par dizaine
Une pensée pour ceux d'en face, André, XXX, Martinez
Comment dirai-je, le désir diffère d'ici à là-bas
Tu tendras la main à celui qui décidera de t'abattre
Les humains se déchirent, les territoires s'arrachent
Ça rappe dans tous les coins mais personne n'écrira ma life
La terre est ronde et j'irai me saouler à sa source
Sous mes pas, là vous ne pourrez pas me trouver dans la course
Ce monde est à moi, donc allez-y faites comme chez vous
N'hésitez pas, aucun endroit ne vous abrite d'un mauvais coup
Et je cultive nos différences
Je lévite parce que je ne sais pas, moi j'aime quand nos vies se mélangent
Donc je me cherche dans tout élément
Tant que je tiens debout, je joins les deux bouts de l'aimant
[Couplet 5 : Sendo]
Juste plus loin qu’un œil voit mal, crève moi l’autre
J’pue l’oinj, le deuil, XXX la grêle wallonne
La même voix d’ogre parle froid, Terre Neuve
La guerre noie l’homme, parfois même les terres neuves
Au fond du 5000, naît le vétéran qui l’ose
Au front du sale mine et les terres ankylosées
Année de merde, hiver blanc, gris et chaos
Là-haut, l’armée de l’air libère Bangui et Gao
Al, au procès, le schéma est simple, il faut que tout saute
A l’opposé chez moi, les zincs si fort toussotent
La mère s'tord ivre, boite et pense "vermine"
La même story, la même boite blanche vernie
Le cachot, c’est la manche banal, pantin
J’plante un facho et mange des bananes plantains
Vu notre époque, il faut du blé ici, là-bas
Une autre récolte de l’ONU que les missiles abattent

[Couplet 6 : Abrazif]
Dramatique si les syllabes pouvaient se confier
Elles seraient muettes pour cet asiatique, comme si ces larmes pouvaient s’compter
Assise là, sans ses guenilles, j’crois bien qu’elle n’attend plus que la mort
Puisque que la mer lui a tout pris, que ses espoirs n’ont plus de talent
À l’opposé de chez moi entre les gravats et cadavres
De ses yeux, elle a pu voir que la misère aggrave les carnages
Ce soir, la mort n’a pas d’âge, rien pour éponger ses mots
Loin de chez moi, dans cette ballade, j’suis bon qu’à griffonner ces mots
Comme l’Hexa, je reste droit, conscient de ce que mes progrès témoignent
Donc tout comme lui, je ne peux pas taire ce qui se passe à l’opposé de chez moi
Il reste là à se demander encore quel drame a-t-il à vivre ?
Là de l’autre côté du mur, si loin des plages de Tel-Aviv
Entre peines, ruines, les souvenirs qu’une plaie ravive
Obsédé par la vengeance, le goût du sang lui plaira vite
Je reconnais n'être, qu’un con qui braille dans l’anti-pop
Mais il est temps que les esprits sachent ce qu’il se passe aux antipodes