[Paroles de "Le Bilan" ft. Opak]
[Couplet 1 : L'AB7]
J'ai pas réalisé et j'ai déjà trente ans
J'ai rien vu arrivé, mais pourtant, il est grand temps
De se retourner vers le passé pour le comprendre
Et pour qu'en parlant du futur, je sois content
Ouais, j'avoue, je fais partie des gens qu'ont profité
J'en ai touché, des choses, avec la férocité
On peut dire que la vie, j'l'ai kiffée, pour finir en fumée après l'avoir sniffée
Moi, j'ai tellement abusé que j'suis resté un gosse
Seulеment, j'ai gardé un corps vieux, rongé jusqu'à l'os
Et malgré les bons momеnts, en fait, j'ai tout fait
Après, j'ai pas tout fait, j'ai gardé des bougies à souffler
Je te parle de ma famille, c'est pas l'meilleur
Vivant dans la frayeur, on les disait mauvais payeurs
Après, tous les soirs, je demandais de l'aide au Seigneur
Il était là pour me donner de l'espoir quand ça saignait
Aujourd'hui, j'ai pas vu ma mère depuis des années
Après, ils se font de plus en plus rare, les vrais amis
Et mon père, on s'voit toujours pas trop
Mais les liens se sont resserrés lentement, j'enlève le garrot
Toutes mes relations ont fini en opération
Évidemment, j'ai consommé les femmes sans modération
Pour le moment, j'en ai trouvé une exceptionnelle
Mais pour combien d'temps serai-je encore sous son aile ?
[Couplet 2 : ABC]
J'ai grandi entouré d'amour, place ces mots pour ma mère
Elle m'épaula dans mon parcours, m'enleva ce genou terre
Puis ma sœur fit une partie de mon éducation
Mamie bosse tard, on lui en veut pas, c'est pour nous, de toute façon
Si ma vie était une planche de BD, combien d'cases r'steraient monochromes à la couleur n'veulent pas céder
J'y étais, ces p'tits garderont le sourire en tant d'crise
La scène se frise, à seize piges, c'est la 'sique que j'vise
J'aspire à un avenir droit et constant, on évolue sur une mer houleuse, loin des lacs et du beau temps
Si ici des cordes tombent du ciel, c'est pas pour s'pendre
Mais s'extraire des sacs de merde dans lequel nos pieds trempent
Fallait qu'j'bosse les études, la famille pousse derrière
Les jours de mon diplôme, j'ai vu la fierté dans les yeux d'ma mère
Truc de ouf après ses déceptions ; donner, jamais assez je m'excuserai de ces conneries suivi du GAV
T'sais, j'avais ce côté rebelle, marginal conscient
Mais qui s'fête entre amis, bien souvent loin du bon sens
Les années passent, mon fils pointe le bout d'son nez
Elle m'a rien dit, pourtant, ça valait l'coup d'sonner
Heureusement, la vie m'offre un diamant, suivi de la rencontre de ma vie qui a "Katya" pour prénom
J'continuerai mon parcours sans lâcher la bride, mes proches comme ciment de cette bâtisse dont je suis poseur de briques
[Refrain : Scylla]
Le temps passe, mon cœur prend d'l'âge
J'approche de la trentaine, je meurs d'angoisse
Ai-je fait les bons choix ou emprunté les bonnes directions ?
J'ai tellement peur de regarder le passé en face
Me rendre compte que sous mes airs, dans l'fond, je ne suis pas d'venu vraiment ce que j'voulais être
J'y pense et je m'agite, je suis à l'entrée de l'asile à faire les cent pas, voici un premier bilan de ma vie
[Couplet 3 : Karib]
J'ai beau regarder en arrière, j'ai l'impression qu'j'ai pas vu l'temps passer
Les années files et mes souvenirs finissent par s'entasser
J'résume ma vie à seulement quelques flashs instantanés
Ces choses qu'on oublie pas malgré le poids de tant d'années
J'suis pas encore un vieux débris, j'ai qu'vingt-huit balais
Et encore tellement d'expériences à vivre avant d'm'en aller
Tant dû damner pour que le monde cesse de s'empaler
Ça risque d'être difficile et j'sais qu'j'chuis pas près d'm'emballer
Seulement, faut pouvoir accepter la vérité
On adore tout foutre en l'air, j'pense pas qu'la Terre l'ait mérité
Quand j'fais l'bilan, franchement, ça pousse à méditer
Les hommes qui nous gouvernent sont tous frappés de cécité
Ne voient-ils pas les pollutions, les inégalités ?
Ils préfèrent intensifier toutes les rivalités
Les guerres apportent à toutes ces sociétés privatisées
C'est pas pour rien qu'dans mes messages, j'm'obstine à les stigmatiser
Et puis y a pas qu'ça, y a plus d'moralité
En 2008, qu'on grandisse en ayant la mort à l'idée
La violence se banalise dans les mentalités
On est en train d'créer un foutu monde sans qualités
Entre racisme et conflits, avec la haine comme art déposé
Avec des dictatures atroces qui nous donnent des nausées
Voilà pourquoi mes soirées sont parfois trop arrosées
Qu'mon négativisme en cette époque est à son apogée
[Couplet 4 : Scylla]
Souvent, j'me dis qu'j'ai pas ma place dans l'univers Occidental
Ils me prêtent une liberté, je m'y sens presque mis en cage
J'ai fait un bilan de ma vie, et j'y ai fait un trop long passage
J'devrais partir à l'autre bout du monde en volontariat
J'm'y sentirais utile au moins, sans mentir ni enfler
J'serais pas là, à faire gonfler bêtement leurs empires financiers
J'y pense, ouais, c'est vrai, mais j'reste cloué
Beaucoup d'stress et de pertes et de rêves troués
Je m'dis souvent d'arrêter l'rap ces temps-ci
J'suis sensé, eux ils signent que le caillera ou le dancing
Puis j'ai grandi, est-ce vraiment fait pour moi, ce genre de trucs ?
J'ai des diplômes, et dans les poches, j'ai toujours pas une once de thune
Il serait temps d'les remplir, j'ai vingt-sept ans, le quart de ma tête a déjà blanchi
Il faut qu'j'apprenne une fois pour toute à être un homme
La réussite, financière n'est pas un doute, mais un ordre
[Refrain : Scylla]
Le temps passe, mon cœur prend d'l'âge
J'approche de la trentaine, je meurs d'angoisse
Ai-je fait les bons choix ou emprunté les bonnes directions ?
J'ai tellement peur de regarder le passé en face
Me rendre compte que sous mes airs, dans l'fond, je ne suis pas d'venu vraiment ce que j'voulais être
J'y pense et je m'agite, je suis à l'entrée de l'asile à faire les cent pas, voici un premier bilan de ma vie