Léo Ferré
« Avec ses vêtements ondoyants et nacrés »
Avec ses vêtements ondoyants et nacrés
Même quand elle marche on croirait qu’elle danse
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence

Comme le sable morne et l’azur des déserts
Insensibles tous deux à l’humaine souffrance
Comme les longs réseaux de la houle des mers
Elle se développe avec indifférence

Ses yeux polis sont faits de minéraux charmants
Et dans cette nature étrange et symbolique
Où l’ange inviolé se mêle au sphinx antique

Où tout n’est qu’or, acier, lumière et diamants
Resplendit à jamais, comme un astre inutile
La froide majesté de la femme stérile