Vin’s
Égalité
[Paroles de "Égalité"]

[Couplet 1]
J’ai allumé la télévision, les paroles de certains ont noirci ma vision
Même quand tout part à la dérive, ils le tournent à la dérision
Médisants, les médias servent les puissants, méprisant les barreaux, nous les brisons
À qui la faute si c’est toujours les mêmes qui remplissent les prisons ?
L’État baisse les bras d'vant l’état des banlieues (ouais)
L’avenir est noir, la justice est clémente pour les hommes de pouvoir
Quand il y a bavure, ça s’termine en non-lieu
Pour que ça change, suffit pas d’le vouloir, le temps passe, on peut pas dire qu’on vit mieux
Ton chemin, on l’a tracé pour toi selon ta classe, ton genre et ton milieu
La langue bien pendue car la vôtre est de bois, manipulent l’opinion pour récolter des voix
Ils disent qu’ils le font pour sauver notre avenir, mais s’foutent d’notre avis quand faut voter des lois
T’as des diplômes, tu nettoies des lettes-toi, si t’as des rêves le système te les broie
On apprend pas tous à la même école, on grandit pas tous sous la même étoile
Une poignée de fortunés qui possède la moitié des richesses du pays
Début du mois déjà à découvert, tu galères à payer ton crédit
On s’fait bouffer par des grandes entreprises, étouffent des affaires en cas de litige
Ça les arrangerait bien qu’on travaille jusqu’à nos 80 piges
On est loin d'être tiré d’affaire, ici, faut se taire et taffer
L’égalité est un désir, mais son contraire, lui, est un fait
Tout est à refaire, et dans c’qu’ils disent tout n’est pas vrai (tout n'est pas vrai)
D’ici j’vois l’horizon qui devient noir, mais ils nous font croire qu'tout est parfait
"L’égalité", excusez-moi mais votre concept, j’le saisis pas
Moi, j'vois des hommes en dessous des ponts et j’en vois d'autres au-dessus des lois
Et plus j’en sais, plus j’me dis qu’le bilan est dur à nuancer, du mal à m’ambiancer (m'ambiancer)
J’galère à pioncer toute la nuit, j’fais l’tour de la ville comme un ambulancier
Ouais on sature, même quand on gueule personne ne nous écoute
Ça fait longtemps que ça dure, j’écoute leurs discours et ça me dégoûte
Malgré les coups dans l’ossature, on a toujours su rester debout
On a beau se serrer la ceinture, c'est toujours dur de joindre les deux bouts
[Pont]
Y a une pyramide sociale où y a un mec qui est en haut et plus on descend, plus on est nombreux. Et quand on arrive en bas, on est vraiment dans la merde. Moi, c'que j'voudrais, c'est qu'on remue la merde et qu'l'odeur monte jusqu'aux nez des mecs qui dirigent et qu'au lieu d'être tournés vers l'extérieur du pays, ils s'tournent un peu vers l'intérieur et qu'ils disent : "Ah merde, on leur prend tout leur pognon"

[Couplet 2]
Le travail, c’est pas la santé quand c’est lui qui l'abîme (nan)
Quand pour lui, t’as abandonné tous les rêves qui t’animent
On parle d’égalité entre ceux qui se gavent et tous ceux qui se privent (ouais)
La moralité, c’est que ceux qui se battent sont pas ceux qui survivent
Tellement de signes mais l’État les ignore : étudiants qui s’immolent employés qui se tuent
Les fins de mois sont dures à galérer sans thune, y en a qui vendent leur corps pour payer leurs études
Entre misère et précarité, on n’est pas vraiment d’humeur à sympathiser (sympathiser)
Nous parle pas d'égalité, j'te l'ai d'jà dit, nous, ici, on sait pas qui c’est
Dans ce monde les mensonges font plus de bruit qu’la vérité
Chacun pour soi, fuck la fraternité, on t'fout dans une case dès la maternité
On lutte pour nos droits avant qu'on en ait plus, ils disent que c’est nous qui sommes dans l'abus
On parle d’équité mais tu vois Manu, pendant que tes potes s'empiffrent, les autres crèvent dans la rue
On taffe comme des robots, faut pas s’fier au logo, le seul qui sourit c’est l’patron d’Amazon
Victime et bourreau, pour faire face t’es solo, au bout du rouleau, vit la tête sous l’eau
Chacun d’nous porte le poids d’tous ces mots, apprendre la vie et puis en saigner
On partira sûrement le poing serré, y a que face à la mort qu’on s'ra tous égaux
C’est toujours la même, ressens-tu la feinte ? Y a longtemps qu’il ont déclenché la crise
Maintenant, c’est trop tard pour débrancher la prise, nos vieilles habitudes elles sont dures à vaincre
Même sans voir le film, on connaît déjà la fin, c’est pas par choix qu’on fait la grève de la faim
C’est la carotte avant le coup du lapin, pousse encore les plus faibles au fond du ravin
Dis-moi pourquoi là-haut ça flambe pendant que ça crame en bas
Si pour monter, faut te marcher dessus, certains n'hésiteront pas
Depuis petits, nous mettent en concurrence, on humilie celui qui échoue
On nous parle d’égalité des chances mais pas sûr qu'on ait la chance de la voir un jour
L’horizon noircit mes peurs car ce monde noircit les cœurs
Le problème avec l'égalité, c’est qu’on la veut qu’avec nos supérieurs
Tant de gens meurent dans l’indifférence mais quand c’est Johnny, la France est en pleurs
Car si la vie n’a pas de prix, elles n’ont pas toutes la même valeur