Odezenne
Mamour
J’aime sortir le matin
Manger des gâteaux gras
Pleurer devant un film
Et gratter les jeux de hasard

J’aime les garanties
J’aime ne pas avoir le choix
Le pâté de campagne
Et les caresses du passé

J’aime l’odeur de l’essence
Les essences de jasmin

J’aime les flammes habitées
Et les paysages cramoisis
J’aime ce que procure la gaité
Aux visages renfermés

J’aime l’espace
Attendre l’autobus quand il pleut
Les arbres au printemps
Quand les gens ils m’appellent Monsieur

Manger avec les doigts
Et aussi casser les œufs
J’aime les battements de cils
Les âmes agitées
Le don d’ubiquité
Et la lucidité

J’aime la couleur du miel
Et le son des abeilles
Comment elle tue l’ennui
La confiture de groseilles

J’aime enquiquiner ma mère
L’orientation d’un vent contraire

Quand la musique rend heureux
Quand la musique rend heureux
Quand la musique rend heureux
Quand la musique rend heureux
Quand la musique rend heureux
Quand la musique rend heureux

Oui, on aurait dû vivre
On aurait pu vivre
Plus d’un million d’années
Si seulement, si seulement tu…
Si seulement, si seulement
J’aime la gymnastique
Les balades avec toi
Le thym, le romarin
Et les histoires de princes arabes

Les facettes du cœur
Le bel équinoxe d’été
Le lourd poids de la nuit
Les envies inopinées

La neige de Montréal
Et toutes les routes vallonnées

J’aime le style que t’as
Quand tu me prends dans tes bras
Les baisers volés sans raison
Les regards qui parlent tout bas

J’aime les fossettes de ma sœur
Les frères qui m’ont assisté
Les rencontres dans le train
Les serpents hypnotisés

Les feuilles d’acacia
Les faiblesses de chacun
Oui, on aurait dû vivre
On aurait pu vivre
Plus d’un million d’années
Si seulement, si seulement tu…
Si seulement, si seulement

Oui, on aurait dû l'dire
On aurait pu l’faire
Même sans raison d'y aller
Si sûrement, si sûrement que
Si sûrement, si sûrement
Oui, on devrait l’écrire
On devrait faire pire
Plus d’un million d’essais
Si seulement, si seulement je…
Si seulement, si seulement