DF
La Conscience et l'Egotrip
[Couplet 1 - DF]
Tu te détestes, t'as changé au fil du temps
Retournant ta veste au gré du vent, glandant des étés durant
Planqué derrière quelques textes et deux, trois projets d'étudiant
À parler dans ta tête et rester muet devant les gens
Tu te complais dans l'errance et prends la vie du mauvais sens
Entre apathie et endurance, t'as tranché complètement
Alors tu te laisses aller, restes mal, observant le monde
Palissant à chaque seconde parce que t'y comprends que dalle
À défaut d'intelligence, t'as choisi l'entêtement
Et penses au temps qui passe uniquement aux enterrements
Le rap et le reste, c'est de la branlette entièrement
Et tu perds ton énergie et le sommeil en écrivant bêtement
Ouais je me déteste, mais qui ne change pas ?
Si tes horaires de merde m'accomodent pas, dis-toi que j'ai jamais fait la sieste moi
Comprends mes tensions, entre deux enragements, de la 'zique
J'étale mes capacités mais j'en ai jamais fait des prétentions
Je conteste pas, au fond j'arrive plus à rien
Mais il faut plus qu'un peu de motivation pour modifier l'contexte
Qui me soutient quand je vais mal à part un son de caisse ?
Donc ouais, je préfère perdre un bon pote plutôt qu'un bon texte
Et je suis loin d'être apathique, c'est plus un manque de répartie
C'est pas l'appréhension de la vie qui m'a plongé en léthargie mais la pratique J'ai compris qu'elle est belle et tragique
Que le monde étant ce qu'il est, je préfère ne pas en faire partie

[Refrain - DF]
Y a les proches et les exclus, les potes et les ex'
Les porcs et les mecs sûrs, les torts et les tests
Les forts et les faibles usés par les prétextes
Y a les reproches et les excuses, l'effort et l'échec

[Couplet 2 - DF]
C'est facile, t'es comme tous ces lâches qu'on voit pourrir
Refoulant tes émotions, tes sentiments, par peur de souffrir
Accroché aux bons souvenirs qui s'effacent
En attendant le miracle qui donnera un sens aux soupirs
Étant donné que t'es devenu médiocre en grandissant
Te plaignant du fait que les efforts ne sont pas rançonnés
Tu t'es mis à courir après l'inatteignable
Simplement pour avoir une bonne raison d'abandonner
Enfermé dans tes convictions, tu te mens à toi-même
À croire que le fait d'être seul est devenu agréable
Le vrai dans le plus simple appareil
T'as pas mûri, t'es juste un peu plus con que la veille avec ta carapace friable
Ma carapace, mes prothèses et leur cortège de lacérations
C'est peut-être pas l'idéal mais au moins ça protège
Peut-être pas de l'auto-flagellation qu'est devenue viscérale
Mais de la vie et de ses aberrations grotesques
Un vacarme d'échecs m'accable, je me fais mes propres procès
Car j'ai des ambitions, des rêves et l'envie de les atteindre
Mais je me mets pas à geindre quand la vie s'acharne
Je compte mes frustrations, c'est tout, c'est tout ce que j'possède
J'ai plus sommeil donc je passe à table avec ma peau blême
Si les convoitises m'obsèdent, les droites ça calme
Alors je garde mes problèmes pour moi et ma feuille A4
Parce qu'à 4h du mat', y a qu'elle qu'en vaille la peine
Regarde où les mains tendues mènent : dépendance et servage
Sevrage et mésentente, camper sous la pluie le temps d'une peine
On m'a parlé d'amour et j'ai entendu haine
Voilà pourquoi je préfère la chaleur d'une lampe à la chaleur humaine

[Refrain - DF]