Pierre Bachelet
LOrage
Le vent peignait la mer en blanc
Les vagues dansaient en murmurant
Leur indéchiffrable message
Il y avait jusqu'au pieds des dunes
Comme un très long frisson d'écume
Qui venait caresser la plage
Tout était vrai

A l'Est les bâtiments blancs
Disparaissaient dans l'air brûlant
Comme s'ils dansaient dans les mirages
Et cela faisait bien vingt ans
Que la terre , les bêtes et les gens
Attendaient que viennent l'orage

Le temps passait avec une lenteur extrême

Ils étaient étendus tous deux
Dans un endroit de sable creux
A quelques mètres du rivage
Lui avait les paupières baisées
Comme pour mieux s'abandonner
Quand elle caressait son visage
Tout était vrai

Le monde c'était leur bonheur
Leur peau brûlée par la chaleur
L'amour qu'on fait sur une plage
Ils étaient tout à leur plaisir
De loin ils entendaient venir
Les premières gouttes de l'orage
Il la serra contre lui
Il leva le bras droit
Et un éclair les foudroya